Externalisation ou CSP ? Quel est le choix des entreprises françaises ?

On pourrait adopter une position cynique en disant : ni l’un ni l’autre…

En effet nous savons tous que l’externalisation n’est pas la solution préférée des français, le niveau d’adoption de cette stratégie est en net retrait par rapport à la plupart des pays européens. Et plusieurs articles récents (dont notre billet ici) démontrent que la France est aussi en retard sur la mise en place de CSP, la rationalisation administrative considérée comme encore taboue. La prochaine conférence plénière de l’EOA France, le 18 juin, abordera ce sujet en présentant et analysant des cas de mise en place des deux options.

Mais la technologie va venir en aide. L’offre Cloud va simplifier de façon significative la mise en place de processus rationalisés. Les réticents ne pourront plus dire que le risque processus ou IT est trop important. La fonction RH va sans doute continuer à freiner – pour éviter le surcroit de travail engendré par la gestion de ces changements… Ceci donnera l’avantage au CSP.

La pression concurrentielle va finir par opérer. Le « marché » l’emporte toujours – même si les 2/3 des français n’y croient pas.

L’amalgame avec l’offshoring est presque aussi puissant pour le centre de services partagés que pour l’externalisation. Il semblerait qu’une entreprise accepte plus aisément un CSP – car le centre fait partie du groupe ! Il ne s’agit pas du tout d’une externalisation Monsieur Montebourg ! La préférence pour le CSP trouve sa source ici. Mais la tentation de cumuler les gains en efficacité processus avec un taux de main d’oeuvre inférieur demeure – et on constate des CSP en Pologne, Roumanie, Espagne (nearshore) et aussi dans des sites plus lointains (offshore).

Quels peuvent être les autres critères de choix en faveur du CSP ?

  • La maîtrise en interne des processus reste un facteur important pour le manager français
  • L’absence de contrat – pas besoin car les prestations restent en interne – est un avantage. Mais aussi un inconvenient car le contrat avec un prestataire porte les SLA et les objectifs de performance, qui peuvent rester flous entre BU client et CSP
  • La prise en charge par la direction métier est plus confortable. En effet pour externaliser il faut conduire une consultation (avec les achats) signer un contrat (avec le juridique)… autant de complications à éviter.

Nous attendons de voir les résultats des travaux de l’EOA (Commission Global Sourcing) pour avancer nos analyses.